Sauvegarde des maisons de chambres: des actions demandées à la Ville
Deux ans après l’adoption du plan d’action de la Ville de Montréal en itinérance, il est essentiel que des actions sur les maisons de chambres soient développées puisque ce parc de logements demeure en péril.
En effet, le RAPSIM a eu vent que des maisons de chambres ont été vendues sur la rue Ste-Catherine Est et qu’elles sont à risque d’être transformées en hôtel pour l’une et en condo pour l’autre. Au total, ce sont une quarantaine de chambres qui sont sur la sellette alors que ce type de logements demeure toujours, pour plusieurs, le dernier rempart avant la rue ou le tremplin pour en sortir.
« Il y a deux ans, en septembre 2014, le maire Coderre annonçait dans son plan d’action qu’il visait la réalisation de 400 chambres ou logements dans des projets novateurs, avec des partenaires comme la Société d’habitation et de développement de Montréal. Deux ans plus tard, aucune de ces chambres n’a vu le jour. Pourtant, à plus d’une reprise, le RAPSIM a interpellé l’administration municipale pour la sensibiliser au risque relié à la perte de maisons de chambres dans les quartiers centraux… » a dénoncé Marjolaine Despars, coordonnatrice adjointe du RAPSIM.
Un point de presse s’est tenu ce mardi 4 octobre devant le 216 Ste-Catherine Est, une des deux maisons de chambres actuellement en péril afin de sensibiliser les élus et leur demander d’agir. La Ville de Montréal doit travailler pour la sauvegarde des maisons de chambres situées aux étages supérieurs des établissements commerciaux puisqu’il est particulièrement difficile d’assurer leur pérennité en les transformant en logements sociaux avec les programmes actuels. Un soutien spécifique de la Ville et de ses sociétés paramunicipales est donc essentiel.
Le Comité logement Ville-Marie a également pris part au point de presse et Gaétan Roberge, organisateur communautaire, a tenu à rappeler que « La perte de maisons de chambres met les locataires de ces chambres dans une situation de grande précarité. Il est toujours difficile pour eux de se reloger et trop souvent, les évictions sont faites sans qu’on respecte leurs droits. »
Mentionnons, tout de même, qu’il est heureux que quelques projets de socialisation de maisons de chambres aient vu le jour dans les dernières années. Ces projets, développés par des membres du RAPSIM, ont permis de rénover des maisons et d’offrir un lieu securitaire, salubre et à prix abordable, couplé d’un soutien communautaire. Cette voie est celle à suivre afin de préserver ce parc de logement qui demeure fragile. Alors que le gouvernement du Québec est en consultation sur la révision de ses programmes en habitation, le RAPSIM attend de la Ville de Montréal qu’elle porte activement des demandes pour la poursuite et la bonification d’AccèsLogis Québec, seul programme permettant le développement de logements sociaux.
SOURCE : RAPSIM-4 octobre 2016- dossier Logement
Le protecteur du citoyen le confirme : les délais à la Régie du logement sont intolérables
Montréal, le 29 septembre 2016 – À la lumière du nouveau rapport annuel d’activités du Protecteur du citoyen, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) souhaite réaffirmer que les locataires ne peuvent plus compter sur la Régie du logement pour faire respecter leurs droits. « Lorsqu’il faut attendre plus que le terme d’un bail pour obtenir une audience, même dans les causes que la Régie considère « prioritaires », nous n’hésitons plus à parler d’un déni de justice » déclare Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ.
Une justice à l’avantage des propriétaires
Le RCLALQ dénonce les choix faits par la Régie du logement qui favorisent les propriétaires et causent des préjudices aux conditions de vie des locataires. « C’est totalement inacceptable que la Régie du logement continue à investir des ressources pour réduire les délais d’audiences en non-paiement de loyer, qui sont de seulement 1,4 mois, alors que les locataires avec des causes dites « causes civiles générales » voient les délais augmenter à 20,3 mois » s’indigne le porte-parole. D’ailleurs, comme le rapport du Protecteur du citoyen le précise, ces délais indiquent seulement le moment d’attente entre le dépôt de la demande à la Régie et la première audition. Dans les faits, l’attente est souvent plus longue puisque d’autres séances sont parfois nécessaires avant d’obtenir un jugement.
Dans le suivi des recommandations ayant été fait à la Régie du logement par le passé, le Protecteur du citoyen se dit insatisfait à tous les niveaux. En effet, ce dernier affirme que la Régie n’a effectué aucun suivi à propos de la réduction des délais alors qu’à maintes reprises le Protecteur du citoyen l’a sommé d’agir rapidement.
Le RCLALQ craint même que les locataires renoncent à recourir au Tribunal pour obtenir gain de cause, même dans les cas où il y a des dangers pour leur santé ou leur sécurité. « Les locataires préfèrent quitter un logement moisi qui les rend malades que d’attendre après la Régie du logement, qui pendant ce temps laisse les propriétaires délinquants agir en toute impunité » défend M. Roy-Allard.
Les locataires en ont assez d’attendre
Le RCLALQ presse le ministre responsable de l’habitation, Martin Coiteux, ainsi que la présidente de la Régie, Anne Morin, d’intervenir rapidement et de rétablir cette situation totalement inéquitable envers les locataires.
Le ministre doit ramener à l’ordre la présidence de la Régie et exiger que soient révisés au plus tôt les délais inadmissibles que doivent subir les locataires pour obtenir une audience. Le RCLALQ demande que toutes les causes soient entendues dans un délai de trois mois sur la base du premier arrivé, premier servi et que les causes impliquant la santé et la sécurité des locataires le soient dans un délai de 72 heures.
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Informations : Maxime Roy-Allard, RCLALQ, 514-781-2220